LPCG n° 188 : « A touché le fond mais creuse encore ! »

éditorial du n° 188

LPCG n° 188

Nous pensions naïvement avoir touché le fond de la régression sociale avec les lois proposées par le gouvernement en 2015. Il n’en était rien ! Entre Emmanuel Macron étendant le travail du dimanche et François Rebsamen modifiant profondément les conditions du dialogue social, la casse était déjà bien entamée. Et quand la pilule avait du mal à passer auprès de députés socialistes parfois un peu réticents, on utilisait le fameux article 49-3.

Puis, plusieurs rapports sont venus nous expliquer que le droit du travail est excessivement complexe, que cela inquiète les entreprises et freine les créations d’emplois. Ce discours purement idéologique ne repose sur aucune étude sérieuse et pourtant il est très largement repris par les politiques et les médias. C’est à ce moment qu’intervient le dernier coup de poignard dans le dos des travailleurs. Le projet de loi présenté par la ministre du Travail réduit à néant un siècle de protection collective des droits des salariés. Le temps de travail devient plus flexible, voire « élastique ». Les licenciements se trouvent facilités. Quant à la négociation collective, elle s’apparente de plus en plus à la loi du plus fort, autant dire, l’employeur.

C’est dans ce contexte national fort peu propice aux salariés que se mettent en place les négociations dans la Fonction publique. Souvenez-vous... le PPCR avait été majoritairement rejeté cet été par Solidaires, la CGT et FO (50,2 % des voix) ! Pourtant, le gouvernement était passé outre, faisant fi de la loi de 2010 sur le dialogue social. Aujourd’hui, même si l’austérité ne laisse guère présager de grandes avancées sociales, les discussions promises sur la revalorisation du point d’indice sont reportées.

Parallèlement, dans les collectivités locales, les agents font face à une offensive sans précédent de leurs employeurs. Des Alpes-Maritimes au Nord en passant par les Côtes-d’Armor, ce sont les acquis de ces dernières années qui sont battus en brèche. Les élus, sans doute confortés par le gouvernement, ne s’embarrassent guère de dialogue social et imposent des suppressions de RTT ou de primes de façon autoritaire.

Au Département d’Ille-et-Vilaine, pour le moment, rien de tout cela. Le dialogue social fait même l’objet d’un article sur Intranet. On y apprend d’ailleurs que la vice-présidente en charge du Personnel souhaite engager la discussion avec les organisations syndicales sur l’évolution de la politique des carrières et du régime indemnitaire. La réorganisation des services est également à l’ordre du jour. Comme à chaque fois, SUD s’engagera dans ces négociations avec des arguments clairs en faveur de l’ensemble des agents. Nous nous battrons pour que, dans ce contexte morose, les agents du Département voient leurs acquis améliorés et non pas rognés.