LPCG n° 185 : « Dialogue social : le temps des chrysanthèmes »

éditorial du n° 185

LPCG n° 185

Suite aux chemises déchirées lors du CŒ d’Air France du 5 octobre 2015, les propos haineux des « élites » politiques à l’encontre de grévistes se sont multipliés. Le 1er ministre s’est dit « scandalisé » par ces images, les traitant de « voyous » ; M. Macron affirmant que ce sont « des personnes stupides qui seront condamnées pour cela ». Aussi, sans choisir de les convoquer, ces syndicalistes ont été interpellés à 6 heures du matin à leur domicile : sont-ils des terroristes ou des personnels en état de légitime défense sociale ?

Les politiques tentent de convaincre l’opinion de la violence condamnable des salarié-e-s d’Air France, criminalisant ainsi toute action syndicale contestataire. Oui la violence est bien là, tapie dans l’ombre d’un chômage et d’un délitement social dont on ne prend même plus la peine de parler et que le pouvoir feint d’ignorer. Peu nombreux sont ceux qui ont dénoncé le plan brutal d’Air France jetant 2 900 salarié-e-s à la rue. Ils sont encore moins nombreux à dénoncer le passage en force de Manuel Valls sur le dossier Parcours Professionnels Carrières Rémunérations (PPCR) des fonctionnaires, en dépit du vote des organisations syndicales majoritairement contre.

Dans le sillage, le gouvernement affaiblit tous les organismes de contrôle, que ce soit la médecine du travail ou l’inspection du travail (affaire Téfal en Haute-Savoie) jugés comme des empêcheurs de "produire" en rond. Les syndicats voient aussi les référendums se multiplier dans les entreprises, derniers exemples en date chez Smart ou Sephora. Une manière toute particulière de piétiner à bas bruit la représentativité à la française et de remettre en question la légitimité des organisations syndicales (OS). Même dans ses scenarii les plus optimistes, le patronat n’en attendait pas tant !

M. Chenut ayant affirmé, au moment de son investiture, son fidèle soutien à la ligne politique du gouvernement, SUD ne s’étonne donc pas de voir ces atteintes aux relations sociales faire des émules au sein du CD35. Promotions sans passage en CAP, micro-réorganisation sans négociation avec les OS, référendum express sur des échantillons (choisis) d’agents pour pousser un projet... Les méthodes de notre administration illustrent à merveille ces temps-ci ce déficit de discussion partenariale. Jusqu’où négligeront-ils la parole des agents et des représentants élus démocratiquement ? Jusqu’où bafoueront-ils les règles établies conjointement ?


Déclaration de l’intersyndicale CFDT-CGT-FO-SUD au CT du 4 novembre 2015

Direction Enfance, Jeunesse, Sport : lettre de l’intersyndicale du 12 octobre 2015 au Président du Conseil Départemental