LPCG n° 218 - les castors se fatiguent

éditorial du n° 218

LPCG n° 218

Cette année encore, comme en 2002 et en 2017, le front républicain aura permis de faire barrage à l’arrivée de l’extrême droite à la présidence de la république. Pourtant, même si le plafond de verre n’est pas rompu, il n’en reste pas moins que la différence se réduit d’un scrutin à l’autre. Le combat contre l’extrême droite reste donc d’actualité.

Si l’on en arrive là, il est indispensable que les représentantes politiques regardent leurs responsabilités en face. A force de réformes anti-sociales et de discours infantilisants et humiliants pour le peuple, il n’est pas surprenant que ce même peuple se détourne de dirigeantes méprisantes. Par ailleurs, force est de constater que mener une politique soi- disant « en même temps » de gauche et de droite fait très souvent pencher la balance économique et sociale vers la droite. Enfin, les discours et actions anti-migrantes des ministres de l’Intérieur en poste achèvent de brouiller les pistes.

Aujourd’hui, Emmanuel Macron est à nouveau président. Mais il ne doit pas oublier que nombre d’électeurstrices qui se sont portées sur son nom le 24 avril l’ont fait sans conviction et surtout sans soutenir son programme. Ce programme qu’il a tenté de verdir et de faire pencher à gauche mais sans convaincre.

En juin auront lieu les élections législatives. Il n’appartient pas à SUD de donner des consignes de vote. Cependant, le programme de Renaissance (ex-LREM) reste très proche de la politique appliquée depuis 5 ans. Et rien n’indique que le nouveau président l’infléchira. Bien au contraire ! C’est pourquoi, il est impératif d’éviter qu’à la prochaine échéance, l’extrême droite ne soit le refuge des déceptions. Pour cela, il est important de rester mobilisée pour que le président se rappelle qu’il a aussi été élu par des électeurstrices qui tiennent à conserver les acquis sociaux conquis au fil des décennies passées. Car, ne nous leurrons pas. Si nos dirigeantes continuent à remettre en cause brutalement notre système social et nos services publics, alors le risque est grand que l’extrême droite finisse par accéder au pouvoir.

Il nous faut donc dès maintenant retrousser nos manches, non pas pour construire un énième barrage, mais bien pour édifier un monde nouveau plus social, plus écologique et plus humain.