LPCG n° 208 - Dialogue de sourd et langue de bois !

éditorial du n° 208

LPCG n° 208

En mars 2019, le Président Chenut prend sa plume et interpelle Olivier Dussopt, secrétaire d’État, sur le projet de loi de transformation de la fonction publique en cours de discussion au Parlement. SUD a lu attentivement ce courrier qui mériterait de figurer dans la sélection en lice pour le prix de la langue de bois !

On y apprend l’attachement du Président au statut mais aussi la nécessité de le faire « gagner en souplesse et en agilité »… En multipliant le recours aux contractuelles sur des emplois permanents pour une meilleure adaptabilité aux besoins de la collectivité, par exemple ? Ou encore en fermant des services ?

Plus fort encore, il se déclare « très attentif à la qualité du dialogue social au sein de la collectivité ». Et de se montrer inquiet de la « suppression de l’avis préalable de la CAP sur les questions liées aux avancements de grade et aux promotions qui risquerait d’instaurer une forme d’opacité, de démotiver les agents et rendre la fonction publique moins attractive ». Les élues SUD n’ont pas manqué de rappeler cette déclaration en début de CAP le 17 juin, espérant en voir une traduction concrète…

Mais les listes concoctées par les DG et DGP, selon un ordre de classement inconnu des élues du personnel, ont été intégralement validées, sans place à la discussion. . . Du rarement vu en cette instance ! La vice-présidente clôt le débat en renvoyant les agentes vers leurs directeurtrices de pôle !

Quant à la disparition des CHSCT au profit d’une instance unique (comité social territorial), notre Président y est « plutôt favorable » car cela « pourrait permettre de redynamiser le dialogue social ». Sûr qu’il y est attaché au dialogue social ! Alors qu’une intersyndicale inédite (SUD, CFDT, CGT, FO) est mobilisée avec le personnel depuis un an, le projet de réaménagement du temps de travail aura conduit à 4 votes unanimement Contre des OS en Comité Technique ! Et quel sort pour la dizaine
d’enquêtes en CHSCT mettant en évidence la souffrance au travail ? Effectivement l’urgence est à réformer l’instance plutôt qu’à donner les moyens aux services de s’attaquer réellement aux causes !

Restent tous les chantiers de Capacité d’action 2021 aux conséquences redoutables pour la vie des services. Espérons que la dynamique intersyndicale permettra d’avoir un front uni sur ces sujets, avec un soutien actif des personnels, seul à même de faire fléchir un exécutif plutôt rigide.

Bel été à tous et toutes !