LPCG n° 189 : « Passage à l’heure d’été : SUD remet les pendules à l’heure »

éditorial du n° 189

LPCG n° 189

La loi travail aurait pu être l’occasion d’une unité syndicale retrouvée compte tenu des reculs sans précédents pour les droits des salariés et de l’arrogance du gouvernement. Ce n’était, hélas, qu’un doux rêve de syndicaliste utopiste… Très vite, des syndicats « réformistes » ont prétexté avoir obtenu quelques aménagements pour rompre cette unité. Ce n’est pas la 1re fois que ces syndicats se cachent derrière le dialogue social pour faire croire aux travailleurs que la casse de leurs droits et les régressions sociales sont inéluctables. Cela devient même une habitude depuis 1995 mais on ne voit toujours pas les bénéfices que nous avons pu tirer de ces coups de canif dans les conquêtes sociales héritées du Front Populaire et de la Résistance.

Aujourd’hui encore, les salariés ne s’y trompent pas. Le 12 mars, les syndicats "négociateurs" (CFDT, UNSA, CFTC et CGC) étaient bien seuls pour soutenir le projet de loi dans la rue. A Rennes, de jeunes contre-manifestants étaient là avec leur banderole pour leur rappeler que « C’est Fini De Trahir ».

Le 31 mars, l’intersyndicale Solidaires SUD, CGT, FO, FSU et UNEF a mobilisé plus d’un million de manifestants en France. S’agissait-il uniquement de contestataires refusant tout dialogue ?

Encore faut-il s’entendre sur ce qu’est le dialogue social ! Pour SUD, ce n’est pas d’avancer main dans la main avec le MEDEF pour accepter des réformes qui fragilisent les plus précaires (voir article dans OF du 23/03/2016 "La CFDT 35 croit toujours au dialogue social"). C’est plutôt de porter le plus collectivement possible les revendications des salariés, sur la base de valeurs constantes, devant un interlocuteur qui nous écoute réellement et ne cherche pas à passer en force ses projets.

Bien sûr, nous n’hésitons pas à créer un rapport de force pour donner plus de poids à nos attentes. C’est même parfois nécessaire pour se faire entendre. Mais nous mettons également un point d’honneur à faire des contre-propositions constructives pour une réelle amélioration du pouvoir d’achat et des conditions de travail.

Et si nous signons quelque chose, c’est que les avancées proposées sont suffisamment significatives et ne cachent pas des reculades plus importantes !