LPCG n° 186 : « le vent du boulet »

éditorial du n° 186

LPCG n° 186

Dans le n°180 de février dernier, nous titrions notre éditorial « Matin brun ? ». A l’issue des élections régionales, il s’en est fallu de peu que le point d’interrogation ne soit plus de mise. Depuis plusieurs années, nous voyons le Front national gagner des voix à chaque élection. Après avoir conquis plusieurs villes en 2014, puis avoir manqué de peu de présider un département, le voici donc qui est passé très près de remporter une voire plusieurs régions. Surfant sur le climat sécuritaire qui se développe depuis les attentats du 13 novembre, le FN a engrangé près de 7 millions de voix. Il a ainsi profité du rejet des partis de droite et de gauche accusés d’avoir abandonné les populations rurales et les plus fragiles. Son discours de haine et d’exclusion ne peut pourtant être une solution à apporter aux populations laissées pour compte.

Le sécuritarisme n’est pas la seule réponse que la société doit apporter aux citoyens. Certes, nous ne devons pas faire preuve d’un angélisme béat face à la barbarie aveugle des terroristes qui frappent indifféremment les populations de Paris, Tunis ou Beyrouth. Mais nous ne devons pas non plus oublier que, face aux problèmes sociétaux et économiques qui font le lit du fanatisme, de l’obscurantisme et du racisme, il nous faut défendre la solidarité et l’engagement citoyen dans la lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion.

Le 13 décembre, seul le sursaut des électeurs a permis d’éviter le pire. On ne peut cependant en rester là car un front républicain ne peut être un programme.

Les services publics sont la clé de voûte de notre société. Or, avec l’austérité imposée par les gouvernements de droite et de gauche, les restrictions budgétaires successives ne permettent plus aux agents d’exercer efficacement leurs métiers auprès de la population. Il est donc essentiel de renforcer les moyens de la fonction publique pour revaloriser les missions d’aide sociale, d’éducation, de prévention, de santé ou encore d’accès à la culture.

Une fois encore, SUD Solidaires réaffirme que seuls le partage des richesses et la solidarité permettront de sortir d’une crise économique et sociale sans se replier sur soi ni exclure une partie de la population.