LPCG n° 181 : « pas de grande marée au Département... »

éditorial du n° 181

LPCG n° 181

Voilà c’est fait ! Un nouvel exécutif a été élu au conseil départemental d’Ille et Vilaine avec une parfaite parité homme-femme que seule la loi pouvait imposer.

Si la gauche reste majoritaire dans le 35, ce scrutin a vu l’ancrage d’un Front national au niveau local sans précédent et le basculement de gauche à droite dans bon nombre de départements dessinant une France désormais ambidextre. Les élus locaux du PS ont donc payé au prix fort la ligne politique libérale conduite par Valls/Hollande. Elle les a éloignés de plus en plus des préoccupations concrètes des citoyens notamment des plus fragilisés qui subissent la double peine : celle des conséquences directes de la crise et celle issue des plans d’austérité dramatiques qui restreignent les droits fondamentaux (logement, santé, services publics).

Si la droite se targue d’avoir remporté un succès par la voix de son immodeste leader, elle ne le doit certainement pas à un projet d’alternance politique qu’elle a été incapable d’incarner, mais davantage à une hostilité féroce à l’égard de la gauche et à une complaisance vis-à-vis de l’extrême droite frisant le racolage (dont elle souhaiterait par ailleurs voir reconnaitre comme un délit). Le retour de la droite dans le paysage départemental au niveau national réserve aux agents territoriaux le même triste sort, avec comme recette à prévoir, la baisse des dépenses publiques, la réduction des effectifs et une libéralisation accrue des services publics.

Au niveau de notre collectivité, Jean-Luc Chenut, investi comme président du Conseil départemental, aura à résoudre avec sa majorité les problématiques de l’aménagement du territoire et de l’équilibre rural/urbain dans un département qui compte désormais une métropole de 400 000 habitants avec des compétences élargies. Les enjeux sur ce mandat seront donc forts pour les services publics et les personnels du Conseil départemental confrontés à la baisse des dotations de l’état, la suppression de la clause générale des compétences touchant directement certains services et les besoins croissants en terme d’aide sociale.

La nouvelle majorité aura également à se préoccuper sans attendre de la souffrance au travail dans la collectivité qu’elle soit liée à la pénibilité physique ou aux risques psycho-sociaux en explosion dans certains secteurs. Dans ce défi, le dialogue social sera un gage de réussite à condition qu’il ne soit pas réduit au « minimum syndical »... SUD œuvrera pour sa part à défendre, comme il l’a toujours fait, les agents, leurs conditions de travail et leurs droits.