LPCG n° 169 : « Désa-vœux »

éditorial du n° 169

LPCG n° 169

Lors de sa conférence de presse, le Président de la République sonne le glas de la Fonction publique et des services publics. Dans le langage présidentiel, ils sont jugés responsables du déséquilibre budgétaire. Ainsi, le gouvernement se donne pour objectif de trouver 50 milliards d’euros d’économies budgétaires dans les dépenses publiques. «  Faire mieux avec moins : c’est ce que les Français attendent de nous . » II oublie qu’ils tiennent aussi à leur modèle social et aux services publics, vecteurs indispensables d’unité républicaine et de cohésion sociale !

La déclinaison locale n’est guère plus réjouissante. Il suffit de se plonger dans les orientations budgétaires pour constater, qu’en ces temps difficiles, le choix du Conseil général est de continuer à soutenir les entreprises et l’activité économique plutôt que les emplois publics et l’offre de service public. En Ille et Vilaine, notre Président (de gauche) rejoindrait-il ses prédécesseurs (de droite) pour qui «  l’emploi public n’est pas de l’emploi  » (P. Méhaignerie) ?

Enfin, pour nombre de collectivités, dont la nôtre, le statut des agents et les syndicats sont devenus une contrainte. La politique de gestion des ressources humaines est axée sur une logique à effectif constant, de réduction des remplacements, de « redéploiements » (pour créer un poste, il faut en supprimer un autre), d’instauration de règles de recrutement (et non plus de mobilité), de priorisation à l’utilisation de contractuels... Que penser d’une année qui débute par l’annonce d’une suppression pure et simple d’un service (le pool de remplacement) !

La collectivité ne s’incommode plus de discussions avec les syndicats, pourtant représentants du personnel. Le dialogue social se résume à de l’information : la consultation est de pure forme (quand elle n’est pas oubliée) et les espaces de négociations ont disparu. Pour l’administration, donner aux agents la primeur des annonces de suppressions de postes est une preuve de dialogue social réussi !

Faudra-t-il longtemps continuer à faire semblant ? Pour SUD, il faut faire vivre le dialogue social. Ni cogestion, ni politique de la chaise vide, SUD portera ses choix au regard de ce qui fonde le rôle de représentants du personnel. SUD poursuivra son projet syndical et son engagement auprès des agents : informer, rencontrer et construire des revendications avec eux.

SUD vous souhaite une belle année 2014. Comptez sur son inconditionnelle détermination dans la défense du service public, de vos emplois et de vos conditions de travail !