LPCG n° 212 - Un président vert...satile !

éditorial du n° 212

LPCG n° 212

Les trémolos de Macron durant le confinement n’ont dupé personne : sans mobilisation citoyenne et syndicale, « le jour d’après » risque fort de ressembler au jour d’avant, en pire. Le 22 juin, il nous a rejoué la partition du « en même temps ». La faillite des hôpitaux publics et le mal-être des personnels soignants : le Ségur de la santé va tout régler, mais sans impôt supplémentaire. Une reconstruction économique, écologique et solidaire, … oui mais il va falloir travailler et produire davantage ! Donner sa place à la jeunesse mais relancer la réforme des retraites qui prévoit de reculer l’âge de départ. L’État garant de la solidarité collective mais plus d’autonomie aux collectivités et aux entreprises… Quant au racisme, à l’antisémitisme et aux discriminations : « nous serons intraitables mais attention aux dérives séparatistes et comptons sur les forces de l’ordre pour maintenir l’ordre républicain ».

Même sort pour sa grande ambition écologiste : l’Élysée se targue d’avoir accepté de transmettre 46 des 149 propositions de la convention citoyenne. Parmi les retoquées, la taxation à 4 % des dividendes (faut pas fâcher les actionnaires… ) et la limitation à 110 km/h sur les autoroutes (faut pas fâcher les automobilistes… ). Sans parler de l’autocensure du groupe des 150 sur la réduction du temps de travail à 28 heures ! Entre fondamentaux ultra-libéraux et ambitions électoralistes : l’écologie attendra ! Que restera-t-il au final de ces propositions et surtout à quelle échéance de vraies mesures seront-elles prises ? Les atermoiements sur la suppression du glyphosate ou sur les limites d’épandage des pesticides sont à la hauteur de l’engagement présidentiel !

Le projet syndical de Solidaires s’inscrit dans une démarche de transformation sociale, écologiste et féministe. La « vague verte » qui a confié la gestion des grandes villes à des listes écologistes et conduites par des femmes peut contribuer à donner un élan. Mais nous ne pourrons pas nous en contenter sans de véritables mesures environnementales et de progrès social au niveau national. Le confinement n’a pas confiné les colères : contre le racisme, contre les violences policières, pour des moyens humains et budgétaires pour la santé publique. Il ne nous a pas non plus détournées de notre détermination à combattre les offensives sur les retraites. En attendant, nous vous souhaitons un très bel été !