le gouvernement se préoccupe de son triple A et le Département de ses A+ : quelle riposte syndicale ?

le gouvernement se préoccupe de son triple A

Soumis aux intérêts des marchés financiers, du grand patronat et des banques, le Gouvernement assène plans d’austérités et mesures de rigueur. Il fait ainsi payer à la population, dont il est pourtant censé être au service, les dettes dont elle n’est pas responsable.

Il s’attaque à nos salaires, à la protection sociale et aux services publics. Il pointe du doigt les fraudeurs et les étrangers, au lieu des vrais responsables : la caste de privilégiés qui ne pensent qu’à augmenter leurs profits.

Tout ceci est non seulement injuste, mais nous mène aussi droit à la catastrophe en entretenant la récession économique et en détruisant les quelques dispositifs qui pouvaient encore nous en protéger.

C’est la même logique d’austérité dans tous les pays de l’union européenne, qu’ils soient de Droite ou de Gauche. Et comme la crise s’aggrave, les sacrifices demandés vont continuer à s’aggraver aussi. Chaque recul qui nous est imposé les encourage à taper plus fort et plus vite.

Une information plus précise sur la crise, la dette, l’austérité... vous est proposée dans un 4 pages de Solidaires intitulé "Austérité, dette, ce n’est pas à nous de payer !" . Étant en rupture de stock, ce tract version papier n’est pour l’instant
distribué que dans certains services. Vous pouvez cependant le consulter ici.

... et le Département de ses A+

Soumis à la logique gestionnaire et à celle du management qui doit la servir, le Département se préoccupe avant tout d’être aux petits soins pour ses cadres encadrants. Ne devrait-il pas plutôt veiller à bâtir une organisation du travail fondée sur le Service public et le respect de tous ses agents ?

Notre propos n’est pas de s’en prendre aux cadres, sinon à ceux qui n’éprouvent aucun remord à suivre le modèle managérial en place, mais avant tout de dénoncer ce modèle et ses conséquences.

Des conséquences sur le travail :

  • des créations de postes de cadres alors qu’il y a des besoins criant dans les équipes pour pallier la surcharge de travail au quotidien ;
  • des cadres de plus en plus recrutés sur un profil de manager sans être des techniciens de métier qui pourraient être un soutien aux équipes ;
  • des logiques de budget et de projet qui s’imposent d’en haut sans s’appuyer sur les compétences des collègues ou sur les besoins réels en Service public.

Des conséquences sur le régime indemnitaire : le Département vient d’annoncer aux organisations syndicales qu’il a de "petites marges de manoeuvre" sur son prochain budget. Il propose deux mesures sur le régime indemnitaire qui bénéficient en majeure partie aux cadres A+ :

  • une réévaluation du régime indemnitaire pour certains grades de catégorie A : de 50 à 178 euros de plus par mois ;
  • la mise en place de salaires planchers, qui bien que s’appliquant à toutes les catégories, bénéficierait plus aux cadres A étant donné les seuils retenus : 32 A concernés contre 8 C…

Ces mesures s’appliqueraient en découpant la catégorie A selon les responsabilités, c’est à dire selon le principe de cotation propre à la collectivité, qui n’existe pas dans le statut, principe auquel SUD s’est toujours opposé.

Il s’agit clairement de primes au management qui :

  • creusent l’écart entre les encadrants et les autres cadres ;
  • font fi du statut où la reconnaissance des fonctions et responsabilités est définie par le déroulement de carrière et les attributions de NBI ;
  • laissent de côté les catégories qui subissent actuellement une plus importante dégradation de leur pouvoir d’achat : les B et surtout les C. Rappelons qu’une carrière entière de C équivaut à environ trois échelons de catégorie A…

SUD Départementaux 35 ne peut accepter une revalorisation uniquement pour les managers !

Quelle riposte syndicale ? Du global...

Face aux attaques tous azimuts du Gouvernement, la responsabilité des grandes centrales syndicales est de proposer un plan de bataille et des revendications à la hauteur des enjeux. C’est ce que propose sans relâche l’union syndicale
Solidaires (dont notre syndicat fait partie), qui ne pèse cependant pas encore assez dans le paysage syndical national pour imposer ses vues.

L’annonce d’une journée de mobilisation devrait être faite en présentant un planning de mobilisations futures, pour offrir des perspectives dans le temps. Les modalités d’action devraient envisager manifestations et grèves, et pas que de
simples rassemblements, pour offrir des moyens d’action efficaces.

Enfin, les revendications devraient répondre à deux problèmes majeurs, le chômage et les salaires :

  • il faut imposer l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans perte de salaire ;
  • il faut recréer les emplois qui ont été massivement supprimés et stopper les suppressions en cours, en arrêtant notamment, pour la Fonction publique, la politique de non remplacement des départs en retraite ;
  • il est également vital de revaloriser massivement les salaires et les pensions afin de les porter à un niveau qui permette à tous de vivre dignement, et d’imposer leur revalorisation automatique en fonction de la hausse réelle des prix, afin de ne pas toujours courir après notre pouvoir d’achat et dans des modalités qui garantissent une meilleure répartition des richesses.

Quasiment rien de tout cela n’est proposé, ou alors de manière très timide et pas toujours explicite.

Le communiqué de presse, national et intersyndical, d’appel au 13 décembre comporte certes la mention négociée tant bien que mal par Solidaires « d’envisager de nouvelles initiatives en janvier ». Mais, lors de la mise au point du tract national d’appel, destiné aux salariés, la direction nationale de la CFDT s’est opposée à cette mention ! Les autres syndicats ont suivi… Solidaires n’a pas signé ce tract.

... au local - pour une action le 10 janvier 2012

Même logique dans l’intersyndicale 35 : l’appel à mobilisation du 13 décembre déboucherait sur un simple rassemblement à Rennes pour interpeller le préfet de région, l’union départementale CFDT refusant de mentionner de possibles appel à manifestation, grève ou suites en janvier. En conséquence, la position de Solidaires 35, et de SUD Départementaux 35, est que nous n’appelerons pas à une action qui n’est pas à la hauteur des enjeux.

En tant que syndicat majoritaire au Conseil général 35, SUD Départementaux 35 y prend ses responsabilités et propose une action au CG35 sur la question du régime indemnitaire.

Les mesures proposées par l’administration sur le régime indemnitaire ont été dénoncées par l’ensemble des syndicats (SUD, CGT, CFDT, FO) comme profitant quasi exclusivement à la catégorie A. L’Administration a indiqué ne pas vouloir céder sur ces mesures.

SUD revendique une négociation globale du régime indemnitaire, sa revalorisation par une augmentation uniforme et au-delà des « petites marges de manoeuvre » annoncées par l’Administration dans le cadre des orientations budgétaires proposées par les élus.

SUD va proposer aux autres syndicats d’organiser une action des personnels
à l’occasion du CTP du 10 janvier
qui doit émettre un avis sur ces mesures.