LPCG n° 192 : « Victoire » à la Pyrrhus

éditorial du n° 192

LPCG n° 192

Contrairement à ce qui avait été annoncé par les cassandres gouvernementales et médiatiques, la mobilisation du 15 septembre a été une nouvelle démonstration de la volonté des forces sociales de combattre la loi Travail et son univers.

Le pouvoir en place a usé de tous les moyens pour nous « convaincre » que la seule possibilité de maintenir une croissance économique et l’emploi était la casse des droits sociaux : usage de techniques de maintien de l’ordre violentes, répression administrative (interdictions de manifester), judiciaires (gardes à vue, peines de prison…) et passage en force de la loi via le 49-3.

Cela n’a pas empêché la mobilisation des travailleur.ses, salarié.es, chômeur.ses, étudiant.es et lycéen.nes dans la rue. A côté des traditionnelles manifestations, de nouvelles formes d’expression comme Nuit Debout ont émergé. Ces mouvements spontanés ont également montré la volonté d’un grand nombre de contrecarrer les dérives de la mondialisation et de sortir de l’individualisme.

La promulgation de la loi Travail signe, pour certains, l’échec de la mobilisation populaire. Il nous semble pourtant que le combat continue contre cette loi, mais aussi contre la logique économique et sociale qu’elle représente et veut nous imposer. Ici et là des combats sont menés qui nous donnent raison : les "Alsthommes" de Belfort, par exemple, qui se battent contre la délocalisation de leur usine alors même que l’entreprise a des carnets de commandes bien remplis.

Manifestations, grèves, mobilisation des réseaux sociaux, à nous, aujourd’hui, de prolonger ensemble cette lutte multiforme. Sans cela, nous courons le risque de voir détruits nos droits sociaux mais également d’exacerber le repli sur soi et le rejet des autres.

Pour SUD, la solidarité, l’ouverture vers les autres et l’accompagnement de chacun ne doivent pas être de vains concepts. Au contraire, ce sont des vigies qui nous montrent la route à prendre.

Réorganisation au forceps, limogeage, mobilité contrainte... : ces avancées à la hussarde seront-elles à l’œuvre dans notre collectivité ?